LA COOPERATIVE MULTIFONCTIONNELLE DES ORPAILLEURS DE BIA
Une solution aux problèmes de désorganisation sur le Placer de Bia.
Ils occupent de vastes espaces, sans aucune autorisation administrative ni permis d’occupation ou d’exploitation de la nation hôte et n’ont pratiquement pas d’obligation de rendre compte. C’est de façon succincte la procédure d’installation des sites d’orpaillage dans la sous région, particulièrement au Mali. Le cercle de Kadiolo vit cette espérance depuis Mars 2005 avec l’installation du site de Massiogo dans la commune de Misseni dont le déguerpissement en 2011 des occupants a aboutit à la naissance du Site de Bia.
Lilali (mode d'exploitation opéré généralement par les femmes)
Les fossoyeurs couramment appelés clandaux ou Kaladjans sont les véritables acteurs des sites, comme une abeille à la recherche de la sève, ils sillonnent les pays à la découverte des zones d’exploitation. Une cohabitation de promiscuité entre diverse nationalités qui partage un seul centre d’intérêt commun l’orpaillage. Plus d’une quarantaine de nationalité, Anglophone et francophone opère sur le Site de BIA dans la commune de Misseni.
Les clandaux de BIA souhaitent une réorganisation dans le secteur
Les sites aurifères sont de véritables carrefours humanitaires qui échappent généralement à toute hiérarchie et de contrôle favorisant l’anarchie totale, où les droits et devoirs sont piétinés nuit et jour. Les acteurs du site de Bia tentent une expérience de réorganisation des conditions de travail et de vie des exploitants. Une majorité s’exerce à la mise en place des coopératives multifonctionnelles des orpailleurs. Cette initiative vise à instaurer un système de gestion consensuelle et transparente, particulièrement dans la commercialisation de l’or. Ce système permettra de fiabiliser la vente qui s’effectue entre les fossoyeurs clandaux et les acheteurs répondant au nom de Busnesseurs.
Sa mise en œuvre permettre d« Améliorer la situation socio économique des membres de la coopérative. « Présentement nous ne savons pas le prix de l’or sur le marché mondial et les Busnesseurs ne le diront jamais, mais avec la coopérative nous le saurons » rassure un jeune membre de la coopérative.
De promouvoir l’esprit coopératif parmi les membres de la coopérative,
d’améliorer la qualité marchande des produits livrés aux consommateurs,
de développer et valoriser au maximum la production de leurs membres, d’améliorer le niveau de formation et de « savoir faire » dans la gestion de leurs entreprises, métiers ou exploitations », rassure Moussa Diallo président de la coopérative multifonctionnelle SINIGNASSIGUI de Bia.
C’est aussi un moyen efficace d’atténuer les conséquences néfastes sur l’écosystème et envisager et faciliter les activités de réhabilitation des sols déjà exploités.
Son fonctionnement
Les Busnesseurs doivent verser 10% de leur achat journalier dans une Caisse, montant qui sera reparti entre la collectivité, l’union des coopératives et les clandaux, une répartition qui sera discutée dans le cadre de son opérationnalisation. Les clandaux entendent ainsi
s’arroger de leurs droits en consacrant 15% de leur revenu aux cas sociaux, à leur santé ainsi qu’aux affaires courantes (entre aide et l’accueil des hôtes de marque.
De nos jours une dizaine de coopératives multifonctionnelles des orpailleurs ont vu le jour à Bia. Leur mise en œuvre piétine, à cause de l’absence de l’unanimité au sein des acteurs.
Ces structures doivent renforcer les capacités opérationnelles des comptoirs d’achats d’ors qui sont une première expérience organisationnelle des orpailleurs du site de Bia.
Ces initiatives sont à saluer sachant que la prolifération des sites d’orpaillage a atteint sa vitesse de croisière ces dernières années dans le cercle de Kadiolo : Al hamdoulahi, Dadjan, Ganakônô et le dernier en date Dièou tous dans la commune de Fourou, il suscite la convoitise des clandaux.